Les réseaux de chaleur

Publié le 22/05/2023
Mise à jour le 11/06/2024

Bordeaux Métropole s’est engagée dans la transition énergétique pour diversifier les ressources, avoir plus d’indépendance et maîtriser les coûts pour les usagers. Système de chauffage urbain et collectif, les réseaux de chaleur apparaissent comme un levier d’avenir. Les objectifs fixés pour développer les réseaux de chaleur sont particulièrement ambitieux. La quantité d’énergie délivrée par les réseaux de chaleur devra plus que tripler. 

Homme marchant dans un local entouré de tuyaux

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© Maitetxu Etcheverria

Un local accueillant la machinerie d'un réseau de chaleur

Qu'est-ce qu'un réseau de chaleur ?

Un réseau de chaleur permet de chauffer l’air et l’eau d’un ensemble de bâtiments. Des chaufferies centrales collectives alimentent le réseau de chaleur qui produit et distribue de l’eau chaude via des canalisations souterraines acheminant l’eau chaude au pied de chaque bâtiment. Celle-ci est ensuite redistribuée par le chauffage central. Le réseau de chaleur est utilisé à l’échelle d’un ou plusieurs quartiers, ce qui en fait une solution plus économe et plus écologique. Appelé parfois « chauffage urbain », il est adapté aux villes mais existe aussi en milieu rural.  

shéma du réseau de chaleu avc l'unitué de production en usine qui envoie la chaleur vers les logements individuels et collectifs

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Schéma réalisé par le ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer

Comment ça marche ?

La chaufferie collective est alimentée majoritairement par une énergie renouvelable : bois-énergie, géothermie, chaleur récupérée sur l’incinération des déchets… Le réseau de chaleur n'emploie pas d’énergies fossiles (même si du gaz ou de l’électricité peuvent être mobilisés en complément) et contribue à réduire par 4 les émissions de gaz à effet de serre. Les calories représentent la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1 °C la température de 1 gramme d'eau sous une pression atmosphérique normale.  

Ces calories produites proviennent de différents procédés :  

  • La récupération des calories des eaux chaudes usées ou de l’incinération des déchets 

C’est ce que l’on appelle des sources d’énergie fatales, autrement dit se servir de la chaleur qui serait perdue. Bordeaux Métropole utilise déjà ces sources d’énergies. C’est le cas avec l’incinération des déchets ménagers dans les usines de Cenon et de Bègles ou les eaux usées de la station d'épuration Louis Fargue.  

  • La géothermie 

Ce procédé consiste à puiser de l’eau chaude dans des nappes souterraines. À Bordeaux, c’est la nappe du Crétacé (environ 900 m de profondeur) qui fournit une eau entre 45 et 50°C permettant d’alimenter des réseaux de chaleur moyens à importants. Les calories sont converties par des échangeurs et des pompes à chaleur pour alimenter habitations, bureaux, équipements… La géothermie offre l’avantage d’une réserve d’énergie locale et renouvelable car l'eau est réinjectée à sa source. Sans nuisance sonore et sans impact sur la qualité de l’air, elle nécessite en revanche des investissements importants. 

  • La biomasse  

Le Bassin aquitain est une grande région forestière. La combustion du bois est donc une grande ressource d’énergie renouvelable (mais pas illimité) facilement utilisable sur le territoire. Elle s’avère avantageuse car elle peut s’adapter à toute taille de projet et a de plus un coût raisonnable.

Chiffres clés

La chaleur urbaine continue son développement  

Chaleur délivrée sur les réseaux métropolitains  

  • 2023 : 173 GWh, soit l’équivalent en chauffage de 26 200 logements  
  • 2021 : 150 GWh, soit l’équivalent en chauffage de 22 800 logements  
  • 2019 : 127 GWh, soit l’équivalent en chauffage de 19 300 logements  

Source : Pôle Action Climatique et transition énergétique 

Plus de 26 000 logements ont vu leur facture énergétique stabilisée grâce aux réseaux de chaleur implantés sur le territoire métropolitain. Environ 20% de l’énergie consommée en 2022 dans la métropole bordelaise est issue de la filière renouvelable.

La cartographie des réseaux de chaleur

Carte des réseaux de chaleur

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© Bordeaux Métropole

Carte des réseaux de chaleur

Les réseaux de chaleur publics

Hauts de Garonne Énergies  

Plus ancien réseau de chaleur de l'agglomération, sa production annuelle s’élève à environ 14 000 équivalents logements dont une grande partie de logements sociaux. Ce réseau est alimenté par la chaleur issue de l’usine d’incinération des déchets de Cenon et par la chaufferie bois de Lormont-Les Akènes. Il fait actuellement l’objet d’une extension importante pour raccorder les quartiers de Beausite à Cenon et de La Ramade à Lormont. 

A terme, Hauts de Garonne Energies chauffera plus de 20 000 équivalents logements.  

 

Grand Parc Énergies  

Ce réseau actuellement en travaux, verra prochainement sa longueur triplée. La chaufferie au gaz sera remplacée par une chaufferie bois et par la mise en service d’un puits existant en plein cœur du Grand Parc. Ces travaux ont démarré à l’automne 2023 pour la chaufferie et début 2024 pour le puits. L’innovation consiste à puiser dans une nappe très profonde et à augmenter la productivité du réseau de chaleur, sans prélever dans la nappe supérieure qui est utilisée pour l’eau potable. 

A terme, Grand Parc Energies chauffera plus de 10 000 équivalents logements. 

 

Plaine de Garonne Énergie

Combinant géothermie et chaufferie bois, ce réseau est en cours de réalisation entre les Cascades de Garonne à Lormont jusqu’à l’Arkea Arena de Floirac. Destiné à accompagner le développement urbain de la plaine rive droite, il a été mis en service à l’automne 2023. 

Il desservira des bâtiments situés sur le secteur de Lissandre et les nouveaux quartiers de Brazza, Bastide-Niel, Garonne-Eiffel (opération Euratlantique côté rive droite)…  

A terme, Plaine de Garonne Energie chauffera plus de 24 000 équivalents logements. 

 

Mériadeck Énergies à Bordeaux 

Ce réseau dessert des immeubles de bureaux du quartier Mériadeck ainsi que les terrains de tennis et la piscine municipale Judaïque. Il est prévu d’y raccorder prochainement le Musée des beaux-arts et l’Hôtel de Ville ainsi que deux écoles. 

A terme, Mériadeck Energies chauffera plus de 1 000 équivalents logements. 

 

Bordeaux Bègles Énergie 

Le quartier Saint-Jean Belcier à Bordeaux, situé dans le périmètre Bordeaux Euratlantique, bénéficie d’un réseau de chaleur depuis fin 2016. Connecté à l’usine d’incinération des déchets ménagers implantée à Bègles, ce réseau de 9,3 km (17 km avec les extensions possibles) est capable d’alimenter 18 000 équivalents logements et 1, 2 millions m² de bâtiments. Le réseau de chaleur permettra à terme d’alimenter le quartier en utilisant 90 % d’énergie renouvelable et de récupération. Une chaudière au gaz naturel fera l’appoint des 10 % restant. 

A terme, Bordeaux Bègles Energies chauffera plus de 16 800 équivalents logements. 

 

Mérignac Centre Énergie 

Ce réseau de chaleur alimente des bâtiments publics et des logements du quartier depuis l’automne 2023 grâce à une chaufferie bois. 

A terme, Mérignac Centre Energies chauffera plus de 3 800 équivalents logements. 

 

Réseau de chaleur OIM Aéroparc   

Les études menées par Bordeaux Métropole sur le projet de réseau de chaleur et de froid sur le territoire de l’OIM Bordeaux Aéroparc ont démontré son intérêt environnemental et économique. Ce projet marque une nouvelle étape : le développement d’un projet dans un secteur à vocation économique. Alors que les projets habituels consistent à chauffer très majoritairement des logements et des bâtiments publics, il s’agit là d’adresser le service à des acteurs économiques (notamment industriels) et de s’adapter à leurs besoins spécifiques. Le projet permettra une forte décarbonation du chauffage des bâtiments des principales activités aéronautiques situées sur le secteur de l’aéroport, grâce à l’utilisation du puits géothermique de la Base aérienne 106 aujourd’hui sous-exploité et grâce à une nouvelle chaufferie bois. Un service de production de froid pourra être également proposé aux bâtiments de ce secteur, qui pourront y recourir en fonction de la typologie et de la croissance de leurs besoins dans ce domaine.   

A terme, le réseau de chaleur de Bordeaux Aéroparc chauffera plus de 17 400 équivalents logements. 

 

Le Haillan Energies 

Les travaux de construction d’une chaufferie bois pour le réseau Le Haillan Energies devraient démarrer en 2024 et desservir notamment les futurs bâtiments de la ZAC du Haillan. Ce réseau sera construit et géré en régie par un marché public global de performance (qui associe l’exploitation à la conception -  réalisation de prestations afin de remplir des objectifs chiffrés de performance. Ce montage est le premier de ce type sur la métropole.

Des réseaux labellisés

En 2023, trois réseaux de chaleur métropolitains ont été distingués par l’association AMORCE : Mériadeck Energies, Bordeaux Bègles Energies et Haut de Garonne Energies. L’obtention de ce label les collectivités pour leurs réseaux de chaleur répondant à trois critères :  

  • Environnemental : une chaleur distribuée issue pour plus de 50% des énergies renouvelables et de récupération,  
  • Économique : une facture globale de chauffage pour l’usager final inférieure à la solution de référence, 
  • Social : un lieu de concertation pour rendre compte du fonctionnement de ce service public aux abonnés et aux usagers. 

Les réseaux de chaleur privés

D’autres secteurs du territoire sont desservis par des réseaux privés et alimentés de la manière suivante : 

  • Les quartiers Ginko et Les Aubiers à Bordeaux, par des chaufferies bois
  • Les quartiers Bacalan et Bassins à Flot à Bordeaux, par une chaufferie bois et par la récupération de chaleur des eaux usées
  • Les hôpitaux Pellegrin et Charles Perrens à Bordeaux, par une chaufferie bois 
  • Le quartier Newton à Bègles, par la géothermie 
  • L’opération 45e parallèle à Mérignac, par la géothermie 
  • La Base Aérienne 106 (BA 106) à Mérignac, par la géothermie
  • L’Université de Bordeaux, secteur Sciences et technologies, par une chaufferie gaz et bois
  • Le quartier de Pessac–Saige, par la géothermie. 

En route vers la transition énergétique

Engagée depuis 2022 dans le Plan Climat Air Énergie Territorial, Bordeaux Métropole poursuit le développement de nouveaux réseaux de chaleur et la densification ou l’extension des réseaux existants. Les réseaux de chaleur urbains sont un des systèmes d’énergie renouvelable qui connaît la plus forte accélération sur le territoire de Bordeaux Métropole.

L’objectif est de multiplier par 3 leur déploiement sur le territoire métropolitain. Plusieurs études de faisabilité ont été lancées dès 2021 ainsi que des consultations pour déterminer les secteurs avec le plus fort potentiel de développement.

Êtes-vous raccordables à un réseau de chaleur ? Testez votre éligibilité !

France Chaleur Urbaine est un service gratuit du Ministère de la transition énergétique qui vous permet de découvrir instantanément si un réseau passe près de chez vous. Entrez votre adresse et découvrez si votre logement est raccordable à l’un des réseaux de chaleur de Bordeaux Métropole.