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Dès 2001, la Communauté urbaine de Bordeaux acte le principe d’un franchissement sud de la Garonne en l’inscrivant dans son schéma directeur.
Le développement du quartier Euratlantique, l’arrivée de la LGV, l’aménagement des quais et la volonté de développer la partie sud de la ville vont rendre indispensable la création de ce nouveau lien sur le fleuve. Retour sur la genèse de l’ouvrage.
Historiquement, ce sont des raisons physiques (plus de 500 m de large), ainsi que le statut portuaire et maritime de Bordeaux qui expliquent la rareté des franchissements sur la Garonne.
Avec une croissance urbaine et une dynamique démographique qui génèrent des trajets supplémentaires, ce déficit de franchissements nuit aux déplacements de proximité et se traduit par la saturation des ponts existants.
Si l’idée d’un nouvel ouvrage entre les ponts Saint-Jean et François Mitterrand est inscrite depuis longtemps dans les documents de planification territoriale, c’est en 2007 que les débats communautaires actent la décision de sa mise en œuvre.
Fondée sur la volonté politique de répondre aux besoins existants et émergents, mais aussi d’aller au-delà d’une simple fonction de franchissement, la conception de ce nouveau lien entre Bordeaux, Bègles et Floirac entend :
De février 2009 à janvier 2011 : phase de concertation, dont les recommandations sont intégrées dans le cahier des charges du concours.
Les conclusions de cette consultation : la volonté d’un pont urbain avec un espace multifonctionnel, une priorité donnée aux transports en commun et aux modes doux, une mise en valeur du fleuve et des berges, et le maintien de la navigation fluviale.
Mai 2011 : approbation du dossier définitif du projet en Conseil de communauté
Fin 2013 : concours de maîtrise d’œuvre remporté par le groupement piloté par l’agence d’architecture OMA Rem Koolhaas –Clément Blanchet Architectes
2014-2015 : réalisation des études d’avant-projet et de projet, ainsi que l’ensemble des études d’impact
2016 : enquête publique
2 mars 2017 : déclaration d’utilité publique prononcée par le préfet. Lancement des travaux.
2018 : arrêt des travaux en raison d’un désaccord sur les conditions d’exécution des batardeaux (enceintes de travail en palplanches permettant de construire les piles du pont). Une médiation est ouverte.
Début 2019 : nouvel appel public à la concurrence permettant la reprise des travaux au printemps 2020
On l’a longtemps appelé Jean-Jacques Bosc, du nom du boulevard bordelo-béglais du bout duquel il s’élancerait. Certains l’ont nommé Rem Koolhaas, d’après le nom de l’architecte auquel on l’avait confié. Son nom officiel sera pont Simone-Veil en hommage à la grande femme politique disparue à l’été 2017, au moment du début de la construction de l’ouvrage.
Le design dépouillé conçu par l’OMA de Rem Koolhaas et choisi par Bordeaux Métropole a l’ambition de repenser la fonction civique et le symbolisme d’un pont du XXIe siècle en revenant à l’essence des choses, avec une solution qu’elle qualifie elle-même de « presque primitive ». Résultat : une surface plane de 44 mètres de large pour 549 mètres de long, faite d’une structure acier/béton qui s’étire au-dessus de l’eau pour relier Bègles-Bordeaux à l’ouest et Floirac à l’est.
Outre sa ligne épurée, c’est la largeur du tablier qui fait son originalité. Pensé pour être au mieux adapté aux déplacements de demain, il valorise les modes doux et offre, notamment, côté aval, une aire piétonne de 15 m de large ainsi qu’une piste cyclable. Conçue comme une véritable esplanade publique, cette aire pourra se prêter à divers événements ou animations.
En intégrant des espaces publics qui permettent la reconnexion des circulations au niveau des têtes de pont, le pont est ainsi conçu comme le premier espace public sur l’eau et sur les berges, et invite à de nouveaux usages.