Neuf sarcophages mérovingiens découverts à Bordeaux
Lors des travaux préparatoires de végétalisation de la place Renaudel,…
Dans le cadre de travaux d’aménagement, des opérations archéologiques préventives sont menées afin de préserver les vestiges du passé avant les travaux. On distingue les diagnostics préalables et les fouilles complémentaires.
Depuis mars 2025, des fouilles se déploient place Renaudel sur une surface totale de 2 666 m², préalablement à la végétalisation du quartier. Réparties en quatre secteurs, ces fouilles se situent à proximité immédiate de la place André Meunier (qui abritait la forteresse du fort Louis édifiée à la fin du XVIIe siècle) et de l’église Sainte-Croix, qui compte parmi un des nombreux sites emblématiques de Bordeaux.
Les travaux préparatoires, fin 2024, ont déjà révélé une part méconnue du site : neuf sarcophages mérovingiens. Les découvertes ne s’arrêtent pas là : trois sépultures en coffrage, datant des XIe-XIIIe siècles, ainsi que quatre sépultures de l’époque moderne en pleine terre ou en cercueil (XVe-XVIIe siècles) ont également été mises au jour. Au total entre 20 et 30 individus ont été découverts dans ces sépultures. Ces résultats témoignent de la richesse historique du site, marqué par des siècles de pratiques funéraires autour de l’abbaye Sainte-Croix.
Des découvertes qui laisse entrevoir d’autres trésors archéologiques à venir, à l’occasion des fouilles en cours depuis la mi-mars 2025.
Découvrez ces fouilles archéologiques grâce à des visites guidées tous les mercredis de mars et avril 2025. Elles vous permettront de voir les archéologues à l’œuvre, de mieux comprendre leur travail et la portée historique exceptionnelle de ces découvertes.
Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC Garonne-Eiffel, en rive droite de la Garonne, par l’EPA Euratlantique, un diagnostic archéologique a été prescrit par l’Etat (DRAC-Service régional de l’archéologie) préalablement à un futur aménagement au sein de l’ancienne caserne de pompiers de la Benauge.
Propriété de Bordeaux Métropole et située à l’angle du quai Deschamps et de la rue de la Benauge, l’édifice, construit entre 1950 et 1954, est labellisé au titre du patrimoine du XXe siècle.
Cette caserne est installée sur d’anciens sites industriels, créés au XIXe siècle sur des terrains marécageux progressivement gagnés sur la Garonne, en lien avec l’essor économique de Bordeaux.
Au mois de mai et juin 2024, une opération de diagnostic archéologique a été menée. Il s’agit ici de la huitième intervention du Service archéologie de Bordeaux Métropole sur le secteur Deschamps.
Réalisée par une équipe de cinq archéologues, l’opération archéologique menée à la caserne de la Benauge s’est révélée riche en découvertes.
La plus ancienne a été mise au jour en profondeur et est constituée d’une poignée de tessons d’amphore et de céramique datés du Haut-Empire. Bien qu’aucun vestige immobilier n’ait pu être associé à cette découverte, elle permet tout de même d’attester d’une présence humaine sur ce côté de la Garonne au début de l’Antiquité.
Après avoir observé un hiatus pour la période médiévale, la seconde occupation mise au jour a été attribuée au XVIIIe siècle. Celle-ci est principalement représentée par un angle de bâtiment que l’étude archivistique et cartographique replace dans l’emprise du magasin des Marbres du Roi. Selon cette étude, ce dépôt aurait été installé à l’angle sud du port de la Bastide dans le courant des années 1733/1734 en raison d’une surabondance des blocs de marbre sur les berges de la Garonne provoquant ainsi leur encombrement.
D’une manière générale, les découvertes les plus importantes de cette opération concernent le XIXe siècle. Parmi elles, les vestiges bien conservés d’une très probable plâtrerie datée de la seconde moitié du XIXe siècle ont été mis au jour. Cette dernière est notamment constituée des restes de deux vastes fours relativement bien conservés.
Enfin, le reste des découvertes est en lien avec les changements notables que va connaître le quartier de la Benauge à la fin du XIXe siècle avec l’installation de la gare de l’État et de la gare de « Cadillac à Bordeaux », puis au milieu du 20e siècle avec la construction de l’actuelle caserne de pompiers.
Les diagnostics archéologiques de ce secteur vont se poursuivre au niveau du parking relais de Stalingrad, future base vie du chantier des travaux de renforcement du pont de pierre. Des fouilles qui vont s’étendre sur 6500 m², au printemps 2025.
Dans le cadre du projet métropolitain 1 million d’arbres, le Service régional de l’archéologie (SRA) a prescrit une fouille préventive à l’emplacement de fosses d’arbres sur la place du Chapelet à Bordeaux, afin d’étudier les éventuels vestiges conservés en sous-sol. Les études historiques portant sur le secteur soulignent déjà l’importance du site.
Dans le cadre du projet d’aménagement d’une aire de grand passage par Bordeaux Métropole, une fouille préventive a été conduite au lieu-dit « La Blancherie ».
Achevée en 2024, cette fouille préventive fait suite à un diagnostic d’archéologie préventive réalisé en juillet 2021 par le Service archéologie de Bordeaux Métropole lors duquel une occupation rurale de la fin du second âge du Fer et du début de l’Époque Romaine a été découverte. S’y rajoutent la découverte de rares éléments lithiques du Paléolithique et du Néolithique et des structures contemporaines.
La prescription de fouille, sur 22 513 m², a permis d’obtenir une vue d’ensemble de l’organisation du site protohistorique et de documenter les niveaux de mobilier livrant des pièces lithiques.
Une fréquentation du secteur au Paléolithique et au Néolithique ?
Une vingtaine de pièces lithiques a été mise au jour lors de l’opération, dont certaines pourraient être datées du Paléolithique et du Néolithique. Ces pièces lithiques, qui paraissent majoritairement en position secondaire, indiquent que le secteur semble avoir été fréquenté anciennement, d’autant qu’il voisine d’autres sites également documentés pour le Néolithique à Cenon et à Floirac.
Une occupation rurale de la fin du second âge du Fer
L’essentiel des vestiges découverts sur le site de La Blancherie se rattache à une occupation de la fin du second âge du Fer (Ier siècle avant Jésus-Christ).
Les découvertes réalisées au cours des explorations de la parcelle ont, en effet, permis de mettre en évidence au moins 3 espaces enclos, qui s’interrompent parfois pour laisser des zones d’accès. À ces éléments s’ajoutent la découverte de plusieurs ensembles bâtis, majoritairement à 4 et 6 poteaux. Ces bâtiments, situés indifféremment dans les espaces internes et externes des enclos fossoyés, correspondent essentiellement à des greniers ou à des annexes. Ils traduisant une forte exploitation du terroir local à la fin du second âge du Fer.
D’après les structures retrouvées et la nature du matériel prélevé (éléments liés au stockage, tissage, cuisson et consommation de vins d’Italie et d’Espagne), l’occupation de « La Blancherie » se rattache à la typologie des établissements ruraux et se caractérise par la présence d’enclos quadrangulaires et d’enclos accolés, fréquents à La Tène finale (époque gauloise) sur les sites ruraux mais encore relativement rares dans la région.
Enfin, la présence de nombreux fossés antiques indique une perduration de l’exploitation agricole de ce secteur, sous la forme d’une organisation raisonnée de l’espace rural.
Siège de la basilique de Saint-Seurin de Bordeaux, la place des Martyrs de la Résistance a livré de nombreux vestiges dont les datations sont échelonnées entre le Haut Empire et l’époque Moderne. L’espace funéraire s'étendait encore autour de la basilique au XVIIIe siècle.
Quelques grands jalons historiques :
Des fouilles ont eu lieu autour de l’ancienne église Saint-Martin, dans le cadre de la végétalisation du centre-ville de Pessac pour lutter contre les îlots de chaleur, à l’emplacement des zones de plantations.
Un sarcophage d’origine carolingienne avait été découvert en 1977 au sein de l’église, mais l’origine de celui-ci restait inconnue. Des découvertes anciennes mentionnent aussi des vestiges antiques.
Un ancien espace funéraire localisé autour de l’actuelle église a livré environ 150 sépultures. Elles s’échelonnent entre le VIIIe et le XIXe siècle. Cette découverte nous permettra de mener une étude anthropologique sur l’espace métropolitain afin de mieux comprendre l’état sanitaire, les pratiques funéraires et la vie des populations depuis le milieu du Moyen Âge jusqu’à la fin de l’époque moderne.