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À partir des ressources présentes sur ce site dédié à l'art environnemental, l’intervention artistique de Julien Mouroux cherche à renouer symboliquement avec le fleuve par une œuvre de land art.
Cette œuvre éphémère était visible jusqu’à l'été 2021.
S’inspirant de techniques traditionnelles propres à l’artisanat du bambou, la proposition déploie un ensemble de structures végétales, les « passerelles », sur une séquence des berges du fleuve, située au niveau du 143/145 avenue de la Garonne à Saint-Louis-de-Montferrand.
Le tressage des structures en lattes de bambou épouse la végétation. Les lignes souples s'élèvent et s'entrecroisent, les surfaces ajourées soulignent les îlots et guident le visiteur dans son cheminement vers le fleuve.
Visible pendant un an, la perception de cette installation, œuvre vivante et évolutive se renouvelle au fil des saisons.
Une création participative
Le montage de l’œuvre associe relais locaux et habitants par des séances de création collective.
Qu’est-ce que le land art ? Né au XXe siècle, ce courant de l'art contemporain utilise dans ses créations les ressources (terre, bois, roche, végétaux...) et le cadre des espaces naturels dont il s’inspire. Si l'intervention des artistes est généralement réalisée à l’échelle du paysage, in situ, certaines œuvres sont parfois aussi destinées à être présentées en intérieur, expositions ou musées.
Les propos de l’artiste
En résumant la position du jardinier dans Le Jardin en Mouvement, Gilles Clément défend une perception rénovée du vivant qui anime ma pratique artistique : « Faire le plus possible avec, le moins possible contre. » (Le Jardin en Mouvement, Gilles Clément 1991, ed. Sens et Tonka)
Si je privilégie une approche sensible au savoir du naturaliste, mes travaux restent motivés par le besoin de raconter une autre histoire de l’homme et de la nature.
J’ai choisi d’inscrire ma démarche sous le signe de la proximité ; j’explore le proche dans le choix des sites de création (friches et parcs), le simple en m’inspirant de techniques artisanales (couture, vannerie), le commun en puisant dans la foisonnante palette de matériaux qu’offrent les plantes pionnières et adventices.
L’abondance et la légèreté du matériau sont deux critères structurants dans mes travaux, où la récolte est toujours une étape essentielle et hautement symbolique. Tout est à puiser sans intermédiaire dans la nature. Mon processus créatif se nourrit de ce contact in situ avec la matière et c’est cette expérience (première impression de ce que pourrait être le génie du lieu ?) que je partage lors des séances de médiation.
Artiste plasticien, Julien Mouroux travaille dans et avec le paysage ; il en souligne les formes et les textures, en révèle les dynamiques, en exalte l’essence…
Au sein de chaque lieu où il est amené à travailler, il commence par s’imprégner de son environnement ; il l’explore, considère différents points de vue, devine les contours de ce qui pourrait s’y profiler, collecte les végétaux qu’il assemblera pour composer ses installations.
Viennent ensuite les gestes, intuitifs et patients, et l’œuvre qui se dessine et que les promeneurs découvriront, au détour d’un bois, d’un parc ou d’une zone périurbaine.
À travers la pratique du land art, Julien Mouroux développe une réflexion sur l’environnement, l’art et la culture. Il aime travailler dehors, en prise avec les éléments ; il apprécie aussi les circonstances souvent fortuites qui permettront à ses œuvres de rencontrer un public : « Ce qui me plaît dans le land art, c’est que ce que je fais, je l’offre un peu par hasard aux gens ».
Les parenthèses de Saint-Louis, résilience d’un territoire. Les tempêtes Martin (1999) et Xynthia (2010) ayant provoqué la submersion d’une grande partie de Saint-Louis-de-Montferrand, les 15 parcelles les plus exposées en bord de Garonne ont été classées Zone d’extrême danger. Cette mesure a entraîné par la suite la démolition des habitations à risque et la réhabilitation des berges. Ces espaces, gérés conjointement par la Ville et Bordeaux Métropole, ont été reconvertis en lieux de convivialité ou de sensibilisation à la biodiversité, à l’art et au paysage. Le terrain des 143/145 avenue de la Garonne, où se tenaient précédemment des habitations, est dédié au programme d’art public métropolitain et accueille Passerelles en 2020-2021.