Des projets culturels à l’international !
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L’artiste Camille Benbournane a proposé l’installation artistique 143-145 avenue de la Garonne. Le projet est visible et en accès libre, de juin jusqu’à fin septembre 2024.
Depuis plusieurs années, Camille Benbournane a commencé un travail de recherche sur les littoraux, les stations balnéaires, la catastrophe, le réchauffement climatique, la place du vivant et la résilience. Ces sujets sont développés en contes et légendes et/ou récits science-fictionnel, qui prennent parfois la forme de guide touristique et souvent celle d’ins¬tallations.
Ses œuvres sont emprunt d’auteurs comme J.G Ballard et Vinciane Despret pour ne citer qu’eux, d’artistes comme Siri Hermansen, mais aussi d’archives locales, territoriales. Elles s’appuient également sur des explorations, des observations in situ, physiques du/des ter¬ritoires.
C’est sous la forme d’enquêtes que ses travaux prennent vie, elles sont les points de départ narratif de ses productions plastiques. Ses recherches passent également par une collecte, un glanage de matériaux. Pour beaucoup des déchets plastiques et parfois organiques, pré¬sents sur les bords de plages, ainsi que des objets et des textiles de seconde-main achetés et trouvés. Cette pratique a débuté autour d’une réflexion sur l’usage des matériaux. C’est alors qu’il lui est apparu évident d’employer ces déchets gisants sur les plages de Cha¬rente-Maritime, où elle a grandi, puis sur les plages de Gironde où elle vit depuis presque 10 ans. Ceux-ci reviennent des tripes de l’océan augmentés de toutes leurs histoires, leurs charges et leurs vécus.
Le 143-145 avenue de la Garonne, raisonne et fait écho aux préoccupations présentes dans ses recherches et ses récits. Elle raconte l’histoire d’un lieu habité par l’humain pen¬dant plusieurs années, puis repris soudainement, un soir de tempête, par la nature. Cette adresse raconte la montée des eaux, la transformation profonde d’un territoire au fil des ans. Chargé de tout un passé traumatique, de son drame et de sa mélancolie, mais égale¬ment de toute sa survivance. Car s’il y a bien quelque chose que le temps et l’histoire nous enseignent c’est que malgré les coups de tempêtes et les catastrophes, la vie trouve tou¬jours un chemin.
À l’image du jardin habité que fut ce lieu, Camille Benbournane a imaginé un espace ac¬cueillant pour toutes les formes de vies le temps de la saison. Composé de plusieurs tables sculpturales couvertes de plantes, offrant aux pollinisateurs et aux habitant.es du coin un espace pour se retrouver, manger, converser et se détendre. Un espace ombragé pour s’abriter des chauds soleils d’été.
Camille Benbournane crée des récits science-fictionnels qui interrogent des problématiques écologiques, environnementales et sociétales, à partir d’un territoire qu’elle explore ou qu’elle occupe. Ces récits se déclinent ensuite en une constellation d’œuvres, de céramiques, de photos, de vidéos et d’installations, témoins tangibles des scénarios qu’elle imagine.
Toujours présent en filigrane, le détournement de l’esthétique architecturale et paysagère devient le prétexte d’une subtile analyse environnementale et sociale.
« Mon travail est celui des territoires et des légendes. Sous la forme d’enquêtes science-fictionnelles je recueille des indices qui me permettent de comprendre les lieux et ses habitants. Au travers des traditions, des pratiques du territoire, des déplacements géographiques, du paysage et au travers de l’alimentation. Au cœur de mes travaux il y a cette question du vivant, le vivant des êtres, mais aussi celui de la nature. De la manière dont les uns et les autres interagissent, vivent, survivent et parfois se détruisent. »